Avant le feutre

Le site fut occupé par un moulin à blé appelé « moulin des écluses », puis dès 1783 par une foulerie et une dégraisserie. C’est le 6 août 1807 que le manufacturier de Sedan, Abraham André Poupart de Neuflize pose la première pierre d’un nouveau bâtiment, « Cet établissement destiné à recevoir des mécaniques à carder et filer les laines fines, unique dans l’Ancienne France, […] ».
La crise économique de 1826 – 1832 eut raison de l’empire Poupart et ses créanciers, l’usine passe entre différentes mains.
Alfred, le Fondateur
Le dernier propriétaire de l’usine des écluses fait appel à Alfred Sommer, de Pierrepont, pour ses qualités de teinturier. En 1880, Alfred Sommer fonde la «Manufacture de Mouzon» et achète en 1887 les bâtiments de «l’ancienne filature des Ecluses».
1880 – 1914 : le tournant
C’est entre ces deux dates que le site passe de la filature au feutre et « Le Monde illustré » du 20 août 1922 affirme : « L’usine comprenait avant la guerre un matériel puissant capable de produire 5 000 kilos de feutre par jour, elle était actionnée par deux turbines hydrauliques de 500 chevaux et par une machine à vapeur de 1 000 chevaux ».
L’ensemble fut détruit par les Allemands et Roger Sommer qui hérite de son père en 1920 reconstruit l’usine ainsi qu’une partie de Mouzon puisque, précise « Le Monde Illustré », il fait « élever de nouvelles et coquettes habitations pour son personnel »
Roger et le Feutre
- 1918 : La fabrique est entièrement brûlée par les Allemands quelques jours avant l’Armistice.
- 1919 : Roger Sommer, fils d’Alfred, reconstruit l’usine et en 1930, Mouzon redevient une des plus importantes fabriques de feutre d’Europe avec 5 turbo alternateurs produisant 3 000 chevaux, 2 turbines modernes installées sur la Meuse, un pont roulant déchargeant le charbon qui arrivait par péniches, le tout permettant la consommation de 10 tonnes de matière au quotidien. Cette évolution s’accompagne d’innovations dans les produits : les « thibaudes » qui doublent l’épaisseur du tapis, le tapis feutré qui remplace économiquement la moquette alors que les chaussons de feutre constituent le prestige de la marque.
- 1940 : Destruction à 45 % de l’usine par faits de guerre. 1945 : Redémarrage de l’entreprise.
- 1947 : Devient S.A.R.L. « Roger Sommer et fils » (François, Raymond, et Pierre). Devant la perte de vitesse de la pantoufle, la société s’oriente vers les productions pour l’automobile et le bâtiment.
François et Pierre

- 1950 : Lancement du premier feutre insonorisant pour l’automobile.
- 1953 : C’est la grande période de l’invention du « Tapiflex », (revêtement de sol plastique constitué d’une enduction vinylique sur un feutre jute aiguilleté armé d’une toile) et en 1959 du « Tapisom », premier revêtement de sol aiguilleté entièrement synthétique.
- 1961 : Construction à Sedan – Glaire d’une usine spécialisée dans les revêtements de sols et de murs.
- De 1968 à 1970 : Création de nombreuses filiales en Europe.
- 1972 : Création du Holding « Sommer – Allibert ».
- 1986 : Implantation sur la nouvelle zone industrielle de Mouzon. Cette structure se spécialise dans la fabrication d’aiguilletés destinés à l’automobile.
- 1991 : le groupe cède l’activité feutre de Mouzon à « Le Feutre S.A ».
- 1997 : création de Tarkett-Sommer
- 2001 : la société cède son activité automobile à l’équipementier Faurecia, leader européen (25 %) et 3ème mondial sur le marché des sièges automobiles.
- 2003 : disparition du nom SOMMER accolé à Tarkett !
Raymond (1906 – 1950)
Il fut surnommé le « sanglier des Ardennes » après s’être lancé dans la compétition automobile en 1931.
En 1932, il gagne les 24 h du Mans avec Chinetti sur Alfa-Roméo, et récidive en 1933 avec Nuvolari. Il court à Monza, participe à Paris-Nice. C’est en 1936 qu’il remporte le Grand Prix de l’Automobile Club de France pour devenir champion de France l’année suivante. Après d’autres succès, il est champion de France et d’Europe en 1946.
Il trouve la mort le 10 septembre 1950 au volant d’une Cooper sur le circuit de Cadours
Pour en savoir plus :
et Résumé de l’ouvrage « Si Sommer m’était conté » par Alain Renard et Paul Motte, éditions Terres Ardennaises.
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